Souffrances de la mer


Mer, ô ma mer,

Quels vents sauront rassasier ce monstre immense, épancher cette soif de certitude ?

Qui sait quels géants pourront combler le gouffre et refermer ces plaies qui zèbrent le royaume inquiétant aux éternelles nuits marines ?

Le soleil fidèle qui se lève en toi du crépuscule jusqu’à l’aube, lui même est impuissant à calmer tes grondements incertains et menaçants,

Comme si tes douleurs passées t’avaient rendue moins noble.

Mais elles sont comme cette petite tâche de confiture que l’enfant, en voulant la cacher, étale sur toute sa figure et la manche de son t-shirt : certains maux sont trop liquides, et s’étendent comme des boues, on ne peut les garder réellement rien que pour soi. Te voilà sable mouvant, emportant l’autre toujours un peu plus vers soi.

Pour délivrer certaines douleurs, il faut parfois accepter de les relâcher dans le monde.

 

Hasard des écritures, découvrez le poème  » Mer  » de Boris Sentenac :

Mer

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