J’ai été ces sternes, assises en rond sur les piquets
Comme les aiguilles d’une horloge réclamant la trêve
La nature sans parler ici traduit chacun de mes rêves
L’étang à chaque inspiration ne demande qu’à inspirer.
Paix et tendresse.
*
J’ai été ce ciel gris à l’infini. Arqué en voûte
Sur le miroir du lac, il cherche son visage en tremblant.
Le lac par la brume ne lui renvoie que le doute
Et le ciel pour chasser le trouble pleut doucement.
Paix et justesse.
*
J’ai été ces pins humides et nus face au vent
Qui cherche dans leurs bras à chasser la poussière
Mon dieu ces arbres, comme ils doivent être verts
Sous les bonheurs enfuis et les pleurs retenus.
Paix et tristesse.
*
Je t’ai trouvé Somme, sans question ni réponse,
J’attendais le miroir, j’ai rencontré un reflet
Nulle vérité sous le sourire des ronces
Seuls le soupir des joncs
Et l’invitation à pleurer.